23- Barcelonnette.

Caillasses.

Voici quelques millions d’années, ce Pays n’était que glace et froid. Les glaciers et l'eau l'ont profondément ciselé à la hache.

Pays de contrastes vigoureux, sec, aride, mais aussi généreux; il mérite que l'on se batte pour lui. Paysage d’ombre et de lumière, l’ubac et l’adret se dressent en gardiens fidèles de la Ville de Barcelonnette installée en son creux sur la rive droite de l’Ubaye.

Héritages rudes et successions de gens austères; frontières aux échanges difficiles, le Pays offre à qui sait chercher des lieux soyeux et riches d'une beauté incomparable.

Il nous semblait naturel de retrouver la Vallée contée dans les manuels scolaires comme exemple parfait d’une géographie de l’aire glacière; montagnes jeunes et pourtant ridées par les contraintes tectoniques et ses verrous rabotées par les glaces irrésistibles. 

______   Ruisseau de montagne. Photographie : Mme E. BAYLOT.

Rencontres tumultueuses, frontières et plaques continentales en perpétuels affrontements, tremblements de terre et inondations brutales; la nature se libère en ces lieux.

Vallée d’opposition; la brèche du Chatelet, les Eaux Tortes s’opposent au Bonnet vert boisé ou au vallon du Laverq et à son joyeux tintamarre de clochettes.

Aux ravines, aux terres noires, aux casses ou aux brêches…  répondent les prairies, les pâturages et les alpages, ou les estives et le Mélezin… la pastorale; et surtout le chant discret mais tenace du ruisseau. Mais attention à la colère de l’Orage et à son grondement !

Ici commence la Pastorale provençale où bêtes et gens se déplacent continument dans le temps et l’espace; ce qui est nommé " l’élevage extensif ". L'esclavage intensif ?

 _____________  Perte de l'horizontalité et de l'horizon ! Le triomphe de l'Oblique.

Le paysage conserve les nombreuses traces de ces combats livrés et parfois gagnés par l’homme. Forêts de Pins, de Sapins et de Mélèzes plantées au 19ème Siècle par les Services de sauvegarde de la montagne avec l’aide du Militaire sylvestre; haies champêtres composites et prairies fauchées ou pâturées que côtoient ravines, marnes et terres noires en érosion constante; friches rapidement colonisées par de jeunes arbres à la vitalité neuve…

Impressionnants travaux de correction effectués par le Génie civil dans le cône de déjections du Rioux Bourdoux, plaie béante chronique offerte aux regards de tous; "Un torrent est comme un volcan, son repos est plein de menaces. Quelque ancienne soit la date des derniers ravages, on doit craindre et se prémunir" mentionnait le sieur rieur et skieur Scipion Gras en 1859.

Les coulées boueuses charriant eaux, cailloux, graviers et terres sont ainsi nommées par les Gens du cru, les laves.

"Le Riou Bourdoux, fameux dans tout le Pays par ses dévastations, est le torrent le plus terrible et le plus considérable de tous ceux en action dans les Alpes" confirmait monsieur Demontzey en 1894. Pas moins de 1264 barrages de pierres sèches et de 40 seuils de rupture de pente pour contrer ce monstre de ravines et de déjections guerrières aux éruptions incontrôlables. Trente ans de travail et de luttes.

Autre témoignage émouvant de générations de petites mains tenaces dans ces clapiers, ces tas de pierres en surnombre, bordant champs et prairies et formant haies de pierres et de caillasses pesantes.

____________ Le Chapeau de gendarme et le Pain de sucre; Gardiens fidèles de la Vallée.

La place du gravier de son vrai nom, place Aimé Gassier, est ainsi renommée en mémoire des débordements de l’Ubaye qui charriaient jusqu’au centre de la Ville galets et graviers, véritables petits tsunamis de pierres. Pour être dans le vrai, ce doit-être aussi un télescopage avec le nom de la rivière, la Grave qui autrefois côtoyait cette place.

Ce ne sont pas les brebis et bestiaux vendus sur cette esplanade qui nous contrediront. Pour nous, Enfants, retentissent encore les cris d’effrois de ces animaux abattus en pleine ville dans la grossière bâtisse de moellons ubayens qui jouxtait cette place gravière. 

___________     Elle m’Effraie ! Elle n’est pas Chouette ton histoire. Papa.

Chut, mon Fils ! Je hue et chuinte. Et je ne t’en ai raconté qu’une partie, de mon histoire.

BAYLOT michel. Le 22 Novembre 2013. Barcelonnette. Alpes de Haute Provence; anciennement les Basses-Alpes.

Ravages : La Sabenca de la Valeia.Les Paysages de la Vallée de l’Ubaye // Documentaliste : Catherine Pillon// Le "petit michel 1". Edition Bayasse. 

Dicton Ubayen (à visée touristique) : tres meses d’infert, noou meses d’uveart.

Trois mois d’enfer, neuf mois d’hiver.

Co-Incident-ce ; Séisme cette nuit, à 21 heures trente, dont l’épicentre se situe à 10 kilomètres de Barcelonnette, sur la Commune de Saint-Paul sur Ubaye. Intensité de 5,2 sur l’échelle de Richter mais heureusement simple dégâts matériels.

Quelle idée aussi de s’asseoir sur une fractale de plaque continentale encore active ! Ce Pays reste en mouvement et la nature se libère en ces lieux.

Tu te répètes, Papa ! Mais tu sais, le Fakir ne se plaint jamais des clous présents dans son lit.

Ton sens de la réplique, Blog, ne m’a point échappé. J’en suis tout secoué et contus, confus.

Dicton Ubayen (à visée humoristique) : ce Pays n'est pas mort, il tremble encore !

Tu devrais le traduire en patois du cru, Papa !

Heu! Ce dicton nous semble déjà en soi suffisamment cru ! Tu crois ?

@ Echo off

SET TEMP= C:\ une histoire vraie contée par un Parisien de souche.

A l'occasion d'un déplacement dans le Métro, celui-ci propose aimablement sa place à une dame agée.  La dame concernée s'assoit nullement mais observe avec forte suspiscion le siège si aimablement proposée. Le généreux donateur s'en étonne ?

C'est encore chaud ! J'attends que ça refroidisse !         Le Grand Débat. Palais des Congrès. VICHY. Année 2013.