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Blog à histoires; voyages et balades en Terres affables.
11 mai 2022

La boite À ressort.

Quatre grands quotidiens diffusaient avant la grande Guerre à plusieurs millions d’exemplaires. Au final ne subsista que deux gros titres ne tirant plus qu’à cinq cent mille exemplaires. Et ce fut un gros massacre.

_ Pendant la guerre, les quotidiens tirent aussi ?

Oui blog, et fort de travers. Ainsi les mensonges tuent aussi sûrement que les vérités.

11_7_15_L'amour_du_drapeau

Le bourrage de crâne non de fer ou d'acier mais d'idées fausses. Ici l'héroïsme fantasmé du valeureux chevalier servant serrant jusque dans la mort le drapeau de la chère patrie. Les champs de ruines ne sont qu'à peine visibles en arrière champ.

[Photographie Encyclopédie WIKIPEDIA].

Bourrage de crâne L'expression bourrage de crâne apparue dans l'argot parisien à la fin du XXe siècle et se répand pendant la Première Guerre mondiale pour désigner la propagande outrancière et souvent mensongère de la plupart des journaux. Elle a été popularisée par le journaliste Albert Londres qui dénonça dans ses reportages la propagande pendant la Première Guerre mondiale.
http://wikipedia.org

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bourrage_de_cr%C3%A2ne

 

800

La vérité crue, vraie se passe de commentaires.

Aussi un siècle après persiste la colossale défiance vis à vis de la chose écrite journaleuse; tous compromis, tous complotistes, tous pourris, tous planqués (à l'arrière ou dans les ministères) ! De fait la maladie contagieuse de la suspiscion contamina les plus hautes sphères, les plus hautes instances de la société. Et nuls ne furent épargnés...

Etrangement de tels soupçons n'existent pas à l'encontre des réseaux "dits" sociaux où l'anonymat insipide, la délation et la manipulation enrichies d'amples mensonges règnent en maître... de même que le voyeurisme s'exerce en continu.

gamelle propagande

Fake news ! Ici une photographie de la propagande militaire. Année 14-18.

[Pause_ gamelle; fausse_gamelle; vraie_gamelle].

Ici le poilu est au chaud sur la paille. Il ne tire que sur la pipe et se rase tous les matins au frais en pensant à l’abondante et copieuse soupe offerte gracieusement par l’armée bienfaisante au troufion jovial. Et le litron de rouge qui tache... de faire l'affaire estompe le mensonge.

Les campagnes et les compagnes sont dès lors abondamment rassurées par le dit officiel. Aussi le seul risque majeur menaçant outrageusement le guerrier zélé sera de se mettre la cuillère, en argent, dans l’œil. _ Après se l'être mis gouluement dans la bouche.

La paille à cette époque évoquait le confort de son chez soi, la campagne chaleureuse, la nativité et l’abondance. Depuis cette époque douteuse l’expression "être sur la paille" claironna une vérité très différente...

 

infirmière 102K°Les jeunes filles, quant-à-elles étaient invitées à venir panser le glorieux blessé (il s'était mis le doigt dans l'oeil) et à dispenser des soins maternants au  "glorieux blessé" et qui sait… peut-être plus si affinité...

 

Mais le doute fut semé… et il germa en son temps, malgré la croix blanche ou rouge affichée ostensiblement. Et la flamme têtue du questionnement et les télégrammes effrayants pour seules réponses éclaireront irréductiblement les angoisses… puis la lumière de la vérité se fit colossale et meurtrière.

Alors l'empreinte de la défiance se fit immense et persista durant le XXe siècle... jusqu'à la naissance des résaux sociaux et des médias audios odieux où la manipulation devint la règle. Et l'on honora de nouveau et abondamment les chiens écrasés à la bonne odeur de rance. Oui mais c'est si bon !.. pour l'audimat et les bénefs... et la tripes. Aussi n'oublions pas... trop.

La censure s’exerçait au nom du « secret défense » et s'activait pour la sécurité du militaire. Un mensonge honorable qui justifia tous les mensonges.

Copie (2) de tardiCopie de tardiEt ce ne fut pas le pied ! Si ce n'est le pied en pus et la prise de tête en sang. [Dessin de TARDI. Putain de Guerre. 14/18. BD].

 

lettres poilus"Lettres de Poilus"; rasé de frais. Et on leur a même offert le rasoir en plus de la cuillère en argent à se mettre on ne sait plus exactement où.

 

Copie de lettre de poilus

 

Les sacrifiés, les scarifiés.

soldats-de-la-grande-guerre_imagelargeDestins. Rien ne va plus... les jeux sont faits et la boule roule inexorablement vers son trou fétide et s'y ancre définitivement.

La Madelon 200 K°

La Madelon- chant d'arrière et de derrière galvanisé. https://www.youtube.com/watch?v=vS2ML_0Ky0M

La Madelon galvanisait les cœurs à l’abattage. Chansons d’arrières elle anesthésiait Anasthasie et le troufion peu jovial au son du sang qui tache et avant l'euthanasie qui s'active. Persiste cependant un vilain dépôt acre et sale au fond du verre ébréché et une fausse note qui dénote gravement.

 

assaut  Un héroïsme de conte de fée, des histoires de pacotille, des chants enfumants sont proposés aux innocents. Et un phantasme de tripes nous est chanté-là; un affreux écho, une ode odieuse à la gloire de la baïonnette qui donne à boire le sang des copains...

Rosalie, verse à boire. "Rosalie, le nom donné dans une chanson à boire à la baïonnette du fusil Lebel modèle 1886. Une arme blanche qui équipait et étripait les combattants français, anglais et allemands dans les tranchées.

Théodore Botrel à la fin de l'année 1914 chante les louanges de cette arme qui devient rose et vermeille « du sang impur » de l'ennemi dont elle « abreuve les sillons ». ... cependant en toute symétrie bien sûr les soldats allemands possèdaient la même arme et sans doute (?) la même chanson à verser le sang des copains.

Ici nous est vantée et chantée une virilité de pacotille fabriquant des hommes éventrés au nom d'une gloire infantile. Et les voix mâles et puissantes, ces voix profondes se mêlent et s'emmêlent en un seul coeur qui bêlent la force imbécile, le courage et l'héroïsme stupide des hommes en rut ou forcés de l'être.  

Rosalie, une chanson à vomir. https://www.youtube.com/watch?v=0Mi_Aeq7UNI

 

coq

index Sou à trou

 _ Ici ce n'est pas le pain du français qui est convoité mais son Or. Même les Coqs sont mis à contribution pour galvaniser les bourses et la troupe !

_ Des sous!.. bien sûr perçés.

_ Et des coqs !.. bien sûr réquisitionnés.

Et pour une fois les animaux furent traités comme les hommes.

_ Les chevaux papa, surtout les chevaux.

Et les animaux, les chevaux ponctuèrent de leur souffrance exacerbée au coude à coude avec les humains la ligne de front, cet immense abattoir à ciel ouvert...

 

@ Echo off
SET TEMP= C:\ une histoire militaire trompéteuse.
... quinze bidasses battent la campagne à l’assaut d’une colline caillouteuse. Et lAdjudant en avant de toutes ses dents; "parvenus au sommet, mes gaillards, vous aurez une surprise et un cigare ! En avant la soupe; la troupe".


Et voilà nos quinze non encore parvenus, en ascensions guerrières enfumées d’ardeurs cigarières et vinicoles.


L’Adjudant en ôtant ses gants (_ pas ses dents, voyons blog !); "la surprise, mes gaillards, c’est qu’il n’y a pas de cigares ! En avant la soupe; la troupe".

Les promesses n’engagent que ceux qui y croient... mais également ceux qui n’y croient pas.

... et ce fut l'une des rares histoires que me conta mon père, militaire de carrière.

 

La cicatrice au front.

197 K°La ligne de front, une césure définitive entre deux mondes. La vie et la mort se confondent en ces lieux obscures où les hommes sont jetés en pature au monstre avide.

ANGOUL~ 69 K°  Ainsi plus de quatorze millions d'êtres furent broyés et égorgés, écartelés sur l'autel de l'indifférence et de la bêtise.   _ Homo-sapiens, disions-nous ? Homo- ..., disons-le.

201405222150-full 121 K°

 L'ordre imbécile est donné.

f237eef7f403facb3c6294690f2f7ccdfa3552e9_hqLe sursis n'est plus de mise, et rien ne va plus...

maxresdefaultEn avant... dehors... la mort... menace... hors de tout sauf de la peur qui tenaille... sortir... qui travaille... qui ripailles... boue... froid... sang froid... faim... soif... diarrhée... tripes... tripailles... fin... sueurs... bruit... fureur... pisses... bruit... sang... glaçant... rouge... noir... fin... peurs.. tremblements... fin... repos.

images (1)Barbelés...

grande-guerre-14-18_4005797Démentèlement.

199 K° chemin des dames

Le tristement célèbre chemin des Dames pavé de sang et de tripes, en plusieurs couches.

Cannonier Allemand 140 K°Préparation sans attendrissement. L’Enfer n’est pas au ciel, il est sur Terre. Et ce sont les hommes qui le construisent.

Cependant ici la conviction du devoir bien fait.

 

La ruée vers la mort.

Tranchée II 54 K°La ruée vers sa mort. Le courage était de mise des deux côtés de la ligne.

Assaut II 150 K°Le courage était de mise des deux côtés de la ligne.

Bombe III 150 K°Soulèvement et fracas. Broiement, aboiement et effroiement...

QByfTCG
La mort est-elle moins pire que la mutilation atroce ?

verdunVerdun.

 

trou

 

trou II

 

trou III

 

 

 

 

 

Après les barbelés, après l'obus, après la balle, après la baïonnette, le trou, noir ou rouge; voire blanc recouvert d'une pluie maléfique à en perdre la tête et son bon sens. Bon sang ! [Photographies extraites de l’exposition "La Grande Guerre". Musée de Souvigny. Année 2014].

 

 

Derrière les chansons et les tromperies, derrière les mensonges et les gloires de pacotille, la souffrance, la mutilation affreuse ou la mort.

Heureusement l'entre-aide nécessaire tente d'effacer le malheur impossible.

Heureusement la solidarité s'oppose indéfectiblement à l'ignominie. Un anonyme (boche et beau) porte son copain blessé… il en a plein le dos de l'horreur inutile.

 

Les sacrifiés - les scarifiés.

Des générations de jeunes allemands, de jeunes anglais, de jeunes français, de jeunes africains, de jeunes australiens... des millions, et de nombreux autres ont été plus que décimés par l'arrogance et l'indifférence impardonnable de leurs aînés; des générations de sacrifiés à des gloires inutiles. Et ici aucune justification, aucun pardon, aucun repentir, rien ! Rien que l'absence béante des hommes livrés au néant par d'autres hommes.

Plus de dix millions d'assassinés et combien de mutilés ?

Plus de six millions de gueules cassées atroces et encore plus d'avenirs détruits.

Et tout ça afin de flatter l'égo et l'avidité de quelques pitres en parade sur leur estrade.

ver4_alerte_001fEt le cri des sillons de bakélite abreuvés de trop de souffrances et de sang stridule sa détresse dans un monde hermétique et sourd.

 

phono

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chanson de Craonne-1917. https://www.youtube.com/watch?v=z-yRaEYQNQs

 

Quand au bout d'huit jours le r'pos terminé
On va reprendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile
Mais c'est bien fini, on en a assez
Personne ne veut plus marcher
Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ'lots
Même sans tambours, même sans trompettes
On s'en va là-haut en baissant la tête

- Refrain :
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes
C'est bien fini, c'est pour toujours
De cette guerre infâme
C'est à Craonne sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
Nous sommes les sacrifiés

Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance
Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve
Soudain dans la nuit et dans le silence
On voit quelqu'un qui s'avance
C'est un officier de chasseurs à pied
Qui vient pour nous remplacer
Doucement dans l'ombre sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes

- Refrain

C'est malheureux d'voir sur les grands boulevards
Tous ces gros qui font la foire
Si pour eux la vie est rose
Pour nous c'est pas la même chose
Au lieu d'se cacher tous ces embusqués
F'raient mieux d'monter aux tranchées
Pour défendre leur bien, car nous n'avons rien
Nous autres les pauv' purotins
Tous les camarades sont enterrés là
Pour défendr' les biens de ces messieurs là

- Refrain
Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront
Car c'est pour eux qu'on crève
Mais c'est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève
Ce s'ra votre tour, messieurs les gros
De monter sur le plateau
Car si vous voulez faire la guerre
Payez-la de votre peau

Les plus chanceux... finiront la guerre vivant et debout, presque entier.

télégramme

... si le télégramme peine capitale ne s'affirme pas dans son impossible présent. Des familles de onze enfants ont pu ainsi perdre "à l’ennemi" jusqu’à 6 de leurs fils… et l’on ne compte pas les mutilés définitifs et les gueules cassées.

 

À combien la somme de souffrances sur la Somme ?..

À combien la somme de souffrance sur le plateau de Craonne ?..

En somme, ne persiste que cela et c'est la note fondamentale. Et se trouve là l’essentiel, la référence première, l'ultime vérité.

La souffrance est toujours authentique, toujours vraie et toujours aussi inutile.

La souffrance est universelle, qu'elle soit minérale, végétale ou biologique... et elle imprime de son empreinte éternelle la chanson de l'univers, comme l'Amour. Elle a eu lieu.

Musée Souvigny 185 K°

… et le cri arrogant en parade est imparable mais ne justifie et n'explique rien. Et seul le Coq conquérant indemne du colossal massacre a grossi... les rangs !

Et c'est notre histoire, histoire que nous partageons avec l'ennemi, notre ami d'infortune.

BAYLOT Michel. Le 11 Novembre 1919.

 

"Hélas ma pauvre Adèle, il n'y a plus de mots pour décrire ce que je vis. Gustave".

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