Recettes de Noël.

« Deux dindes truffées, Garrigou ?...
Oui, mon révérend, deux dindes magnifiques bourrées de truffes. J’en sais quelque chose, puisque c’est moi qui ai aidé à les remplir. On aurait dit que leur peau allait craquer en rôtissant tellement elle était tendue…
_ Jésus-Maria ! Moi qui aime tant les truffes !... Donne-moi vite mon surplis, Garrigou…
Et avec les dindes, qu’est-ce que tu as encore aperçu à la cuisine ?... ».
[Les Trois Messes basses. Les Lettres de mon Moulin. Alphonse Daudet. 1956. Fasquelle Editeurs].

Les Treize desserts font référence aux douze Apôtres et au repas de la cène.
_ Qui était le treizième convive, papa ?  
Oh Sainte Mère ! C’était Jésus-Christ, son Fils ! Mon Fils.
Mais jamais je ne te livrerais aux bourreaux ! Salauds !
 
Dès lors dans la tradition chrétienne, il est toujours réservé la place du pauvre, le treizième convive. Un zeste de culpabilité mal digérée ?
En fait tout ceci nous rappelle une histoire...
Ah oui ! Celle de Caïn caha; qui a… mais elle n'est pas très (a)bel.

[Photographie Internet]. La voie Lactée en Provence.

« Mais les Aubagnais affirment que c’est le docteur Fallen qui en avait dressé la liste dans les années 1925 (des treize desserts) et l’ami Coutarel prétend que si l’on sert en Haute Provence 13 desserts et même parfois plus, c’est pour prouver qu’on en a les moyens ». Noël provençal. Saveurs et Traditions. Marion Nazet. Èdisud. 

Ailleurs, il est évoqué les treize pains…
_ Du moment que ça se mange, me dit Clopî.
Moi, je préfère les treize desserts, me dit blog.

 "... Marie Gasquet cite le chiffre de 13 et énumère les treize desserts qui composent le menu du Gros souper. Mistral lui, relate le déroulement du repas de Noël mais sa composition reste flou quant au nombre des desserts".
_ C’est aussi fonction du nombre de pauvres que l’on invite au Gros souper… papa !

Le premier dessert du Gros souper.
Une recette simpliste. 1 épi de difficulté; sans s car il n’y en a pas !
L’unique difficulté consiste à ne pas manger ses fabrications avant l’heure du Gros souper.

La Papillote du pauvre erre.

Acheter deux plaquettes de chocolat de qualité supérieure, fourrées praline et noisette.

Puis cassez-les en morceaux pluriels suivant les pointillés prédéfinis par l'o-Dieux fabriquant industriel et mercantiliste. Vous obtenez ainsi de merveilleuses et nombreuses papillotes à moindre frais. Si vous avez eu l’opportunité de conserver les emballages des papillotes offertes l’année précédente, vous pourrez emballer vos chocolats en papillotées et emmaillotées pour faire plus "petit Jésus"; c’est alors meilleur.

Pub ! Les papillottes Haribo.  Que c'est pas beau !

Le deuxième dessert du Gros Souper.
Une Recette plus élaborée. 3 épis,… s’en vont !
C’est une recette 100 pour 100 Marseillaise qui vous est chantée-là !

 

Les Orangettes des Baumettes.

Procurez-vous cinq belles Oranges non traitées de tous les noms parce qu’empoisonnées; c’est-à-dire dépourvues d’Organo_phosphorés, de dioxines et de PCB polluant la vie des braves gens et des oranges.

Oui bref, des Oranges non phosphorescentes. Il est facile de les reconnaître; si ces oranges brillent la nuit de Noël c’est que vous aurez trop gros souper !
Puis munissez-vous de munitions à Orangettes.500 grammes de chocolat noir, s’il en reste; ou de couverture, c’est mieux,
125 grammes de sucre,
Une pincée pour vous réveiller, de sel; Grossier forcément,
Papier sulfurisé. 2 feuilles,
1 Réfrigérateur,
1 Cuisinier sachant,…
Puis éloignez les Enfants qui déséquilibrent la recette et son bon sens; loin de chez vous.
Puis éloignez le Cuisinier sachant… de la cuisine où il déséquilibre…
Oui enfin, restons !
Préparation 20’. Cuisson 1 heure 20’.
La veille, lavez et essuyer les Oranges phosphorescentes.

Pelez la peau selon la technique du tonneau, fort en vogue dans nos campagnes vinicoles à Sulfites. Ça suffit !
Raclez partiellement les peaux blanches mais ne vous rongez pas les ongles.
Dans une casserole d’eau salée, plongez les lanières d’oranges; retirez-les au premier bouillon. Cela s’appelle « blanchir » les écorces, mais ne vous évanouissez pas.
Puis répétez l’opération deux fois de suite dans de l’eau non salée. Alors égouttez un peu dégouté.

Demandez une casserole à Monsieur SARKO si vous n’en avez plus de propre et versez dix centilitres d’eau (c’est très peu) sur le sucre...

Chauffez à feu très doux afin d’obtenir un sirop de sucre.

Attention ! Une casserole peut caraméliser ! Et en gâcher une autre !
Plongez les lanières dans le sirop pendant 1 heure environ à feu très doux en les retournant délicatement jusqu’à les confire suffisamment en sainteté gustative.
Manipulez les écorces d’Oranges avec prudence; c’est pareil avec les Citrons et les Corses ! Ça se corse !

Dans une autre casserole que vous demanderez gentiment à un Monsieur de Marseille…, faite fondre le chocolat très doucement.

Attention ! Il faut savoir être très doux avec le monsieur de Marseille et sa casserole. Il peut caraméliser rapidement.

Trempez dans le chocolat les écorces d’oranges puis retirez-les. Cependant utilisez une fourchette pour cette délicate opération  ou vous vous en mordrez les doigts !

Déposez les écorces enrobées sur une feuille de papier sulfurisé et laissez durcir 12 heures au Réfrigérateur. Miam ! Léchez vos doigts, s’il vous en reste.
Vous pouvez remplacer les oranges par des citrons, mais la tradition préconise plutôt les Oranges aux Baumettes. Aussi évadons-nous dans la gourmandise…

On a déjà deux desserts, Papa ! Il n’en reste plus que onze à rêver.
Je vois que tu fais de nets progrès en calcul, blog. Aussi, lorsque l’on est motivé…

 … « La veille de Noël, tout de suite après midi, elle sortait de l’armoire un tablier blanc et le nouait sur sa blouse de travail. Elle emprisonnait ses beaux cheveux dans un grand mouchoir d’indienne et retroussait ses manches jusqu’aux coudes. Car la pompe de Noël, ça se fait avec respect ». Marion NAZET.

Aussi gardons-nous tous le souvenir d’une Indienne, dans notre cœur…   

>>> La cape des Bergers provençaux.

… « Je vois encore les hommes dans leur cape de bure, les femmes dans leur pèlerine à capuche, et les enfants;.. tout le monde marchait joyeusement, muni de sa lampe à huile, vers ce clocher, cette église qui nous attendait pour la messe de minuit où pétillait un bon feu de bois ». Propos évoqués dans le « Noël provençal » de Marion NAZET.

Ce sont les souvenirs de Gilberte à UVERNET, petit village montagnard de la Vallée de l’UBAYE.

Le torrent du Bachelard cisaille le village en contre-bas et sa chanson immuable irradie toute la nuit jusqu’aux étoiles en voûte. L’eau plonge vigoureusement vers la basse vallée afin de rejoindre le chœur de son ainée, l’Ubaye. Alors une chanson raisonne sèche et insistante dans la vallée de Barcelonnette au clair des sept rayons de nuit. Le col de la Cayolle est l’un des sept aux bras généreusement ouverts... hors les rudes hivers.  

Qu’il est bon de connaître le Pays d’où l’on vient… Extase à tous les étages.

BAYLOT Michel. Le 24 Décembre 2014. Où l’on s’en lèche les doigts.